Michel Butor

Le roman tend naturellement et il doit tendre à sa propre élucidation. Alors que le récit véridique a toujours l’appui, la ressource d’une évidence extérieure, le roman doit suffire à susciter ce dont il nous entretient. C’est pourquoi il est le domaine phénoménologique par excellence, le lieu par excellence où étudier de quelle façon la […]

Merleau-Ponty

Le sens du roman n’est d’abord perceptible, lui aussi, que comme une déformation cohérente imposée au visible. L’écrivain nous transporte (…) du monde déjà dit à autre chose.

R.L Stevenson

Les arts, tout comme l’arithmétique et la géométrie, détournent leur attention de la nature surabondante, colorée et mouvante déployée à nos pieds, et la remplacent par une abstraction imaginaire.(…) La littérature, surtout dans son mode le plus typique, le mode narratif, fuit de façon similaire le défi direct et poursuit à la place une vision […]

L. Tolstoï

La particularité principale du sentiment éveillé par l’art réside en ce que le récepteur se fond avec l’artiste au point qu’il lui semble que l’objet perçu n’est pas fait par quelqu’un d’autre, mais par lui-même, et que tout ce qui s’exprime par cet objet est précisément ce que lui-même avait envie d’exprimer depuis si longtemps. […]

R.L Stevenson 2

La littérature occupe, parmi les arts, une place très singulière, dans la mesure où le matériau sur lequel travaille l’écrivain est le dialecte même de la vie. De là, certes, une fraîcheur particulière et une immédiateté de contact avec le public, qui est préparé à le comprendre. De là, aussi, une curieuse limitation.(…) La littérature […]

L. Tolstoï 3

La mission d’un artiste n’est pas de trouver des solutions, mais de nous pousser à toujours plus aimer la vie, à l’aimer dans ses infinies manifestations.

R.L Stevenson 3

La vie est monstrueuse, infinie, illogique, abrupte et poignante ; une oeuvre d’art en comparaison est nette, limitée, autonome, rationnelle, fluide et émasculée. La vie s’impose par son énergie brutale, tel un coup de tonnerre inarticulé : au milieu du pire fracas de l’expérience, l’art attire l’oreille, telle une mélodie produite par un musicien discret. […]

Hermann Broch

Plus l’émiettement des valeurs se poursuit et plus la répartition des forces du monde devient donc chaotique, plus il devient nécessaire de dépenser des ressources artistiques accrues pour venir à bout de concentrer ces forces et pour réaliser cette concentration. Bien plus, la dépense devient si grande et de nature si compliquée que (…) les […]

Hermann Broch 2

(…) même si l’émiettement des valeurs devait continuer à progresser et si la vie quotidienne devait entrer dans une confusion encore supérieure et, qui plus est, même si l’homme voulait se détourner complètement de la connaissance (…), la connaissance en tant que telle est intangible, et c’est la connaissance qui dans toute désagrégation des valeurs, […]

L. Tolstoï 4

L’art est l’activité humaine qui consiste en ce qu’un homme transmet consciemment aux autres par des signes extérieurs les sentiments qu’il éprouve, et que les autres sont contaminés par ces sentiments et les éprouvent.

Roland Barthes

Ecrire se présente comme un Espoir, la couleur d’un Espoir — se rappeler le très beau mot de Balzac : “L’espoir est une mémoire qui désire.” Toute belle oeuvre, ou même toute oeuvre impressive, fonctionne comme une oeuvre désirée, mais incomplète et comme perdue, parce que je ne l’ai pas faite moi-même et qu’il faut […]

Virginia Woolf

La singularité du roman est de permettre à l’invraisemblable de devenir vraisemblable, d’occuper l’espace resté libre, le terrain vague des zones intermédiaires ou des zones frontières, des entre-eux, des no-man’s land.

Virginia Woolf 2

De toute manière, le problème qui se pose au romancier d’aujourd’hui, et qui se posait sans doute aussi au romancier du passé, c’est d’inventer les moyens d’exprimer librement ce qu’il veut exprimer.

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